Generic selectors
Exact matches only
Search in title
Search in content
Post Type Selectors

Sommaire

Le dossier

  • Introduction, par Luc Laporte
  • Nouvelles données sur le mégalithisme de l’ouest de la France, par Luc Laporte, Chris Scarre, Roger Joussaume, Ludovic Soler
  • Archéologie du bâti et mégalithisme : une expérience, par Isabelle Parron-Kontis, Luc Laporte
  • Recrutement funéraire et génétique des populations : une lignée mitochondriale très fréquente dans les populations du Néolithique ancien d’Europe continentale, par Marie-France Deguilloux, Marie-Hélène Pemonge, Ludovic Soler, Roger Joussaume, Chris Scarre, Luc Laporte
  • La nécropole mégalithique de la pointe du Souc’h (Plouhinec, Finistère), par Michel Le Goffic
  • Condé-sur-Ifs (Calvados). De l’intérêt des datations radiocarbone, par Jean-Luc Dron
  • Dolmens à couloir et dolmens angevins : une répartition spatiale différenciée, des rives de la Manche jusqu’à la façade Atlantique, par Gwenolé Kerdivel
  • Des géants un peu oubliés. Nécropoles tumulaires des Charentes et territoires habités, par Elias Lopez-Romero, Régis Bernard, Luc Laporte, José Gomez de Soto, Roger Joussaume
  • Face aux mégalithes. Sépultures en grotte du Néolithique moyen en Charente, par Bruno Boulestin
  • Chemins et routes de tourbières à la charnière des Ve et IVe millénaires, par Vincent Bernard
  • Occupation du Néolithique moyen autour de la butte de Lillemer (Ille-et-Vilaine), par Catherine Bizien-Jaglin, Jean-Noël Guyodo, Luc Laporte
  • Un aperçu des foyers néolithiques de Lillemer (Ille-et-Vilaine), par Alexandre Lucquin et Ramiro March
  • Des bâtiments du Néolithique moyen aux murs porteurs en briques de terre crue, au nord de la Loire, par Luc Laporte et Catherine Bizien-Jaglin
  • Le village néolithique de la Motte à Gréez-sur-Roc (Sarthe), par Jean-Noël Guyodo, Emmanuel Mens
  • Habitats ceinturés en Normandie. L’enceinte néolithique de Goulet (Orne), par Emmanuel Ghesquière, David Giazzon et Cyril Marcigny
  • Des dépôts spectaculaires en fosse sur l’éperon de Banville en Normandie, par Gwenolé Kerdivel, Gwenaëlle Hamon
  • L’enceinte du Néolithique moyen des Quatre Chevaliers à Périgny (Charente-Maritime), par Ludovic Soler

Les actualités

  • Val d’Oise. Ouverture d’un nouveau musée archéologique à Louvres
  • Toulouse Niel: Un mercatus gaulois? Des amphores, encore et amphore…, par Josselin Derbier
  • Romorantin capitale du royaume de France? Le projet oublié de Léonard de Vinci, par Josselin Derbier
  • Découvertes, chantiers en cours, expositions
  • Livres du mois

6,00 

AT10 – Le Néolithique sur la façade atlantique

Dolmens et menhirs marquent, encore aujourd’hui, le paysage de nos campagnes: dans l’ouest de la France, la très grande majorité de ces grosses pierres ont été déplacées, érigées ou assemblées par quelques-unes parmi les premières populations d’éleveurs et d’agriculteurs. La plupart de ces monuments mégalithiques, tels qu’ils nous apparaissent aujourd’hui, résultent de la ruine d’un dispositif souvent plus vaste, largement construit par l’homme ou intégrant parfois aussi quelques éléments naturels du paysage. Ils rendent compte d’une occupation relativement dense du territoire, à partir du milieu du Ve millénaire av. n. è., tant de certaines zones littorales comme le golfe du Morbihan que des grandes plaines calcaires qui bordent le Massif armoricain; celles des Charentes et du Poitou dans le nord du Bassin aquitain, comme celles de l’Anjou ou de la Normandie dans l’ouest du Bassin parisien. Pour un millénaire encore, et presque à eux seuls, ces monuments mégalithiques restent le principal type de vestiges que ces populations nous ont laissés. Les installations du quotidien contemporaines sont beaucoup plus éparses et souvent plus difficiles à détecter aussi; si bien qu’elles ont très longtemps échappé à l’analyse des archéologues. Elles ne seront guère prises en compte que lorsqu’elles sont associées à des dispositifs qui sont tout autant le fruit d’un investissement collectif très important. On pense à ces vastes enceintes fossoyées qui compartimentent l’espace accessible aux vivants au moment où, pour la première fois semble-t-il, on dépose les morts au-dessus du niveau du sol, dans un espace sépulcral pérenne construit en pierre, et en quelque sorte bâti pour l’éternité. Un peu comme si, peu après l’acquisition de nouveaux modes de subsistance qui supposent la domestication des plantes et des animaux, on assistait ici à une toute première tentative, singulière par ailleurs, pour «apprivoiser» l’espace et le temps.
Nous sommes ici confrontés aux tout premiers monuments de la façade atlantique de l’Europe. Pourquoi ces sociétés agro-pastorales du Néolithique moyen ont-elles investi aussi massivement dans des travaux collectifs si imposants que leurs vestiges, aujourd’hui et six millénaires plus tard, nous frappent encore d’étonnement ?  L’Europe atlantique ne connaît pas ces énormes tells qui parsèment le sud-est de l’Europe : la question du degré du sédentarisation – ou de mobilité – des groupes concernés est même au cœur des discussions sur les premiers développements du Néolithique dans les îles britanniques, comme il pourrait l’être dans l’ouest de la France. Quant à la démographie de ces populations, dans le détail, cela reste un sujet bien controversé et difficile à appréhender. Les nouvelles pistes de recherche sont donc extrêmement nombreuses. Les incertitudes également. Les articles proposés dans ce numéro d’Archéothéma, tenteront d’exposer ce que, aujourd’hui, nous pensons avoir acquis comme connaissances sur le sujet, au travers de quelques exemples.