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Sommaire

  • Le dossier
    • Avant-propos, par Massimiliano Munzi et Corinne Sandoz
    • Chronologie, par Massimiliano Munzi et Corinne Sandoz
    • Hommage au Professeur André Laronde, par Corinne Sandoz
    • Les cités de Tripolitaine, par Corinne Sandoz avec la participation de Massimiliano Munzi
    • Culture grecque et tradition locale dans la tombe d’un mystes à Zanzur, par Antonino Di Vita
    • Villas et fermes, châteaux et marabouts dans le territoire de Leptis Magna, par Massimiliano Munzi, avec la collaboration de Enrico Cirelli, Fabrizio Felici, Gianluca Schingo et Andrea Zocchi
    • La villa du wadi Yala (Silin) et les résidences côtières du territoire de Leptis Magna, par Luisa Musso
    • Septime Sévère: de l’Empire romain à la Jamahiriya, par Massimiliano Munzi
    • L’architecture de l’eau en Tripolitaine, par Corinne Sandoz
    • Les thermes du Levant à Leptis Magna, par Guillaume Dagnas
    • Les «Thermes de la Chasse» à Leptis Magna Entre les dunes de sable du faubourg occidental, par Luisa Musso
    • Le fort romain et l’agglomération tardo-antique de Gheriat el-Garbia. Nouvelles recherches à la frange du désert (2009/2010), par Michael Mackensen
    • Culte privé et pouvoir politique. L’aire sacro-funéraire de Sidret el-Balik à Sabratha, par Antonino Di Vita
    • Austuriani et Laguatan, par Massimiliano Munzi
    • L’église byzantine du vieux Forum de Leptis Magna, par Karl-Uwe Mahler
    • Rome est de retour: la «Romanité» dans la Libye italienne, par Massimiliano Munzi

    Les actualités

    • Monde du Lyonnais, Mont du sacré. Le site des Fourches à Lentilly, par Yannick Teyssonneyre, Julien Bruyère et alii
    • Au fil du vent, au fil du temps: le moulin de Pierrelatte, par Pierre Martin
    • WANTED! Des coupes à médaillon d’applique moulé énigmatiques de la fin du règne d’Auguste (Feurs, Loire), par Damien Tourgon, Guillaume Maza
    • Découvertes, expositions, livres

6,00 

AT17 – La Tripolitaine antique (Libye)

La Libye possède un immense et riche patrimoine culturel qui est très contrasté car il appartient aux trois grandes zone du pays : la Tripolitaine, la Cyrénaïque et le Fezzan. La première a légué des témoignages des périodes puniques et romaines principalement établis sur la côte fertile ; la seconde surtout de l’hellénisme avec ses cités également implantées sur la côte ; tandis que la troisième représente le monde du désert, des caravanes, des Garamantes, et révèle le passé préhistorique du pays.

Ce numéro d’Archéothéma  présente un certain angle de vue en se concentrant sur la région nord-occidentale de la Libye, c’est-à-dire la Tripolitaine. Elle tire son nom des trois principales villes antiques: Sabratha, Oea (l’actuelle Tripoli) et Leptis Magna. Pour la première fois, sont réunis les travaux récents des différentes missions étrangères travaillant sur le terrain. Ce numéro n’a cependant pas la prétention d’être exhaustif, limité entre autres par le nombre de pages imparti. Il vise toutefois à présenter un cadre général en abordant entre autre l’histoire de l’empereur libyen Septime Sévère, né à Leptis Magna, l’une des icônes de la Rome d’Afrique. L’accent porte sur la brillante Leptis Magna qui trôna en reine à l’époque sévérienne comme dans le monde archéologique d’aujourd’hui. Fourmillante métropole antique, où les missions scientifiques se croisent pour essayer de reconstituer son passé. Les prospections dans son territoire ont mis en évidence la richesse agricole de l’arrière-pays relayée par les textes antiques dès Hérodote et confirmée par les trouvailles sur le terrain permettant de mieux connaître la vie des paysans libyens et de mettre en évidence les échanges commerciaux avec le reste de l’empire. Commerce qui fut la base de la richesse de cette cité de bord de mer, caput viae de l’une des voies caravanières venant du sud, qui a vu naître de riches magistrats habitant dans les majestueuses villas réparties le long de la côte comme celles de wadi Yala (Silin) ou Dar Buc Ammera (Zliten). Richesse symbolisée par l’eau distribuée à profusion dans la ville, abondance permettant aussi bien la construction de fontaines ornementales où l’eau est l’emblème de la puissance de l’Empire telle le grand nymphée de Leptis Magna, que celle de nombreuses thermes publiques et privées attributs indispensables d’une ville romaine. Les thermes de la chasse et du levant à Leptis Magna, avec leurs décorations picturales et de marbre en sont de typiques exemples. La population locale cherche à s’approcher du mode de vie romain et le monde funéraire présente également cette tendance, comme l’illustrent les peintures de Zanzur datant du Ier siècle apr. J.-C. représentant le passage du monde des vivants au monde des morts; tandis que la tombe de Sidret el-Balik à Sabratha, datant du IVe siècle et richement ornée, perpétue sur sol libyen la tradition des banquets funéraires. Sur la frange du désert, les forts et les agglomérations, qui leur étaient liées, contribuaient à la sécurité des villes côtières, tout en percevant des taxes sur les marchandises en transit contrôlant ainsi les voies caravanières et le déplacements des nomades. Des régions syrtiques du désert libyen viennent les Austuriani et les Laguatan qui ébranlèrent la sécurité de la Tripolitaine du IVe au VIe siècle. Sécurité qui sera rétablie par les Byzantins au VIe, restructurant les anciennes cités dont les monuments étaient en partie laissés à l’abandon. A cette période fleurirent les églises établies sur des édifices antérieurs en faisant grand usage du réemploi. Après, ce dernier élan de prospérité, Sabratha et Leptis Magna furent peu à peu ensevelies sous les sables, tandis qu’Oea continua sa route pour devenir Tripoli. Du XVIe au XIXe siècles, le patrimoine de Leptis Magna fut largement pillé par les Turcs et les Européens qui exportèrent par centaines ses fûts de colonne. Elle fut ensuite, comme Sabratha, en partie dégagée de son enveloppe de sable par les archéologues de l’époque coloniale italienne désireux de légitimer leur présence sur sol libyen en dégageant les vestiges de «leurs ancêtres».