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Sommaire

Le dossier

  • Cités de Syrie occidentale et du Liban. L’Occident du Proche-Orient à l’âge du Bronze, par Jean-Louis Huot
  • De la Méditerranée à la steppe, par Bernard Geyer
  • Ougarit, une capitale méditerranéenne de l’âge du Bronze, par Valérie Matoïan
  • Les temples de Baal et de Dagan à Ougarit, par Olivier Callot
  • Tell Tueni: une cité portuaire multiséculaire de la côte syrienne, par Joachim Bretschneider
  • Sianu, une ville aux marges méridionales du royaume d’Ougarit, par Michel Al-Maqdissi
  • Tell Kazel (Sumur?) à l’âge du Bronze, par Leila Badre
  • Alep. Le sanctuaire du dieu de l’Orage, par Kay Kohlmeyer
  • Tell Afis entre les Hittites et les Araméens, par Stefania Mazzoni
  • Ebla-Tell Mardikh, une capitale de la Syrie intérieure, par Paolo Matthiae
  • Tell ‘Acharneh, ancienne Tunip. L’archéologie à la rencontre de l’épigraphie, par Michel Fortin
  • Tell al-Nasriyah et Tell Massin. Deux sites quadrangulaires sur la rive droite de l’Oronte, par Dominique Parayre et Michel al-Maqdissi
  • Qatna, métropole de l’âge du Bronze en Syrie centrale, par Michel Al-Maqdissi
  • Un «mur-frontière» dans la steppe syrienne, par Bernard Geyer et Nazir Awad
  • Tell Al-Rawda, une ville neuve dans la steppe désertique aux premiers temps de l’urbanisation de la Syrie, par Corinne Castel et Nazir Awad
  • Tell Arqa au Liban, par Jean-Paul Thalmann
  • Byblos, aux origines de la civilisation phénicienne, par Lorenzo Nigro
  • Beyrouth à l’âge du Bronze, par Leila Badre
  • Kamid el-Loz: 800 ans de la vie d’une cité de la Beqa’a au Liban, par Marlies Heinz
  • Sidon, une ville célèbre de la côte levantine, par Claude Doumet-Serhal
  • Le Palais du Bronze Moyen de Tell el-Burak au Liban, Hélène Sader
  • Yanouh, un site dans l’arrière-pays montagneux de Byblos, par Jean-Yves Monchambert

Les actualités

  • Comment faire parler les déchets? L’exemple de la fouille de la rue sous les Augustins à Clermont-Ferrand, par Tony Silvino et Thierry Argant, Archeodunum
  • Chypre. Une réplique parfaite de la tablette d’Idalion: une réalisation d’exception accomplie par le CTIF
  • Découvertes, communiqués de presse, livres

6,00 

AT15 – Cités de Syrie occidentale et du Liban IIe-Ier millénaires av. J.-C.

Au moment de la rédaction de ces lignes (juin 2011), la République Arabe Syrienne traverse une phase difficile de son histoire. Les troubles qui l’affectent risquent fort de suspendre pour un temps plus ou moins long le rythme soutenu de la recherche archéologique qui la caractérise. En effet, ce pays offre une particularité assez rare dans la région, celle d’une collaboration efficace entre des équipes de chercheurs issus du pays et des missions venues du monde entier. Si des spécialistes viennent d’horizons aussi différents et parfois fort lointains, pour rivaliser d’efforts sur le sol syrien, c’est que celui-ci offre une richesse archéologique reconnue depuis un siècle et demi. Au sein d’un pays qui s’est ouvert peu à peu – et parfois trop lentement – à la modernité, les équipes étrangères ont pu travailler de manière efficace. Il s’en est suivi une concentration de recherches, syriennes et étrangères, qui n’ont guère d’équivalent ailleurs. En quelques décennies, le paysage archéologique syrien s’est transformé et le passé de ce pays relativement petit mais situé au cœur d’une région complexe, s’en est trouvé de mieux en mieux compris. Dans ces conditions, il est salutaire de dresser un bilan des acquisitions, et ce fascicule d’Archéothéma vient à son heure. Consacré à l’Occident du Proche-Orient à l’âge du Bronze. Cités de Syrie et du Liban, il permet de présenter à ses lecteurs un tableau dont la richesse surprendra.
Ce dossier est limité à la partie de la Syrie dite côtière et «intérieure», c’est-à-dire le nord du Levant. On a donc volontairement laissé de côté les travaux qui se déroulent dans le triangle de la Djezireh, au nord-est de la Syrie, dans les bassins de l’Euphrate moyen, du Balikh et du Khabour, de même que ne sont pas abordés ceux qui se poursuivent de manière si fructueuse à Mari, sur le cours de l’Euphrate à la frontière entre la Syrie et l’Iraq.
Depuis la fin de la Préhistoire, on distingue dans ce pays trois grandes périodes. À partir de  l’apparition de l’écriture, les terres syriennes ont connu un très long âge du Bronze (en chiffres ronds, de 3000 à 1000 av. J.-C.) suivi, après la «brève» transition d’un âge du Fer (de 1000 à 330 av. J.-C.), d’une époque où domine une hellénisation profonde, celle de la Grèce, de Rome et de Byzance (de 330 av. J.-C. à 632 ap. J.-C.). Cette longue phase de près d’un millénaire fut effacée enfin par une islamisation toujours dominante (de 632 à nos jours). La période de l’âge du Bronze à laquelle est consacré ce numéro, n’est pas la moins importante. Elle désigne deux millénaires d’histoire qui ont vu le pays se couvrir de cités. Nombre d’entre elles vivent toujours! L’âge du Bronze est donc bien l’une des plus longues périodes de l’histoire du Proche-Orient et particulièrement de la Syrie et du Liban actuels.
La frontière actuelle entre le Liban et la Syrie, dessinée sur la carte dès 1920, a été reconnue en 1926. L’archéologie n’a pas à en tenir compte. Les travaux archéologiques ayant heureusement repris au Liban depuis le retour à une situation pacifique en 1990, une présentation des recherches récentes sur la Syrie côtière peut, aujourd’hui, être complétée par l’évocation de fouilles ou travaux renouvelés à Byblos, Sidon et Tell Arqa, ainsi que d’entreprises nouvelles (tell el-Burak). Dans la partie syrienne, les fouilles inaugurées il y a bien longtemps à Ras-Shamra-Ougarit sont aujourd’hui complétées par de nouvelles missions qui œuvrent depuis plusieurs années à Tell Kazel, Sianu ou Tueni. Dans la Syrie intérieure, c’est-à-dire la grande plaine qui s’étend à l’est de la chaine montagneuse côtière, d’Alep à Damas, la vaste fouille d’Ebla, aujourd’hui cinquantenaire, se voit heureusement entourée d’explorations nouvelles (Afis, Al-Rawda, ‘Acharneh, Qatna, tell Sakka) qui s’ajoutent à la reprise des travaux dans la Beka’a libanaise à Kamid-el Loz.
La vingtaine de sites évoqués ici présente un tableau qui n’aurait pu être dressé il y a dix ou vingt ans. Certains noms sont connus, voire célèbres (Sidon, Byblos, Ougarit, Qatna ou Ebla) mais d’autres sont nouveaux (Tueni, Sianu, Burak, Al-Rawda, entre autres). D’autres apparaissent, jusque-là presque ignorés pour l’âge du Bronze (Alep ou Sidon). D’autres encore, jadis explorés de manière approximative ou très partielle, font l’objet de recherches renouvelées et des résultats spectaculaires ont été rapidement obtenus (Qatna). À travers ces exemples, le lecteur entre en contact avec une recherche active. Un ouvrage élaboré par la Direction Générale des Antiquités et des Musées de Syrie  a présenté récemment l’œuvre des archéologues du siècle dernier sur le territoire syrien. Les épigones de ces grands ancêtres ne déméritent pas. Cinquante ans plus tard, les archéologues locaux et étrangers continuent d’explorer avec le plus grand profit le sol si riche d’une contrée archéologiquement bénie des Dieux.