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Sommaire

Le dossier

  • Introduction: éléments pour une ethnogenèse, par Xavier Deru et Germaine Leman-Delerive
  • L’empreinte visible de l’Antiquité dans la ciuitas: archéologie et monuments, par Frédéric Loridant
  • Les fortifications d’époque celtique, par Germaine Leman-Delerive
  • Le monde rural gallo-romain, par Xavier Deru, Isabelle Deramaix, Céline Devillers, Nicolas Authom et Nicolas Paridaens
  • Bavay et les agglomérations secondaires gallo-romaines, par Christine Louvion, Daniel Roger et Xavier Deru
  • Le monde religieux des Nerviens, par Germaine Leman-Delerive, Eugène Warmenbol, William Van Andringa et Évelyne Gillet
  • Le monde funéraire des Nerviens, par Germaine Leman-Delerive, Christian Séverin, Hélène Reignier-Assémat, Karl Bouche, Frédéric Loridant et Patrice Herbin
  • La cité des Nerviens, institutions et société, par Marie-Thérèse Raepsaet-Charlier
  • L’artisanat, par Xavier Deru
  • Les routes romaines et les voies navigables, par Pierre Leman et Karine Bausier
  • Les Nerviens, une histoire de gros sous, par Jean-Marc Doyen
  • La christianisation de la cité des Nerviens (IVe-VIIe siècles), par Charles Mériaux et Pierre Leman
  • Boduognat et Brunehaut: la récupération des héros et de l’imaginaire, par Eugène Warmenbol et Pierre Leman

Les actualités

  • La villa et l’atelier de potiers de Saint-Bézard à Aspiran (Hérault), par Stéphane Mauné, Charlotte Carrato avec la collaboration de G. Duperron, B. Favennec, O. Bourgeon et Cl. Léger
  • Suisse. Nouvelle campagne de fouilles sur le sanctuaire helvète du Mormont (canton de Vaud, Suisse), par Caroline Brunetti, Claudia Nitu et Patrice Méniel
  • Deux siècles d’occupation rurale en territoire mandubien (Côte d’Or), par Audrey Pranyies et Bertrand Bonaventure
  • Découvertes, chantiers d’été

6,00 

AT14 – Le peuple gaulois des Nerviens (France-Belgique)

Comme pour la majorité des peuples celtes, qui rejetaient toute transcription écrite, le nom des Nerviens n’apparaît qu’à travers les textes antiques, quelques décennies avant notre ère, lorsque César rédige les mémoires de ses conquêtes. Leur existence antérieure n’est révélée que par les découvertes archéologiques. Celles qui définissent un peuple sont de plusieurs ordres : elles concernent l’habitat, les pratiques funéraires, le mobilier, les parures. Dans le territoire qui nous concerne, les faits les plus marquants susceptibles d’éclairer l’ethnogenèse de ce peuplement proviennent du milieu funéraire.

Une influence orientale au IIIe s. av. J.-C.
À partir d’une documentation ancienne, on peut identifier une série de pièces emblématiques d’une origine orientale des populations du « groupe de la Haine », au IIIe s. av. J.-C. Certaines pièces métalliques sont particulièrement caractéristiques comme des bracelets en sapropélite et une ceinture féminine émaillée trouvés à Leval-Trahegnies (ainsi qu’à Solre-sur-Sambre). De ce même lieu, provient encore une clavette de char dont la couverte de bronze offre le dessin de deux yeux en amande, flanqués de volutes. Ces objets caractéristiques du milieu danubien sont rares, certes, mais le nombre de tombes explorées reste encore très limité. Dans la région limitrophe, sur le territoire attribué aux Atrébates, la tombe de Fampoux contenait aussi un bracelet qui trahit une origine centre-européenne. Faut-il voir dans cet apport exogène l’origine des « Belges » décrits par César ? C’est vraisemblable mais pas encore assuré. Il est en tout cas certain que ce territoire est occupé au IIIe s. par des Celtes dont certains ont une origine orientale.

Des apports germaniques aux deux siècles suivants
La chose est moins claire dans les deux siècles suivants. L’allusion césarienne aux Germains, confortée comme on le lira plus loin par l’onomastique romaine, ne trouve pas de trace évidente dans la documentation archéologique. Toutefois, dans l’ensemble du territoire belge, on observe alors une partition du territoire suivant une ligne passant au nord de l’embouchure de la Canche jusqu’au nord du confluent de la Meuse et de l’Ourthe, qui se manifeste dans le type de construction, les rites funéraires, les céramiques et en particulier leur décor. Ainsi, le sud du territoire nervien est en tout comparable à la partie méridionale de la Gaule Belgique tandis que le Nord pourrait avoir connu des infiltrations de populations germaniques avant la conquête romaine. Il n’est pas exclu de penser aussi que des transferts de populations furent réalisés ensuite par les Romains. La numismatique vient de plus préciser ces données.
Les monnaies émises par les peuples gaulois ne portent que rarement les indices d’appartenance à tel ou tel peuple. Cependant plusieurs types monétaires présentant une répartition à l’intérieur de la ciuitas Neruiorum peuvent, comme nous le verrons plus loin, leur être attribués. Dès lors la densité de ces monnaies qui correspond à leur aire de circulation montre d’une certaine manière l’emprise de ce peuple sur le territoire. De cette analyse spatiale, c’est aussi la vallée de la Haine qui apparaît au centre de leur territoire, mais la Sambre et l’Escaut constituent des axes-clés dans le peuplement, tandis que le nord du plateau brabançon et le Cambrésis semblent étrangers aux Nerviens de l’âge du Fer.
Néanmoins, pour des questions de clarté et d’accessibilité, nous avons envisagé dans cette publication l’ensemble de la ciuitas telle qu’elle fut constituée à l’époque romaine.